Chaque mois, l’équipe du Pressoir est fidèle à son poste et vous aide à décortiquer les diverses options culturelles en Outaouais et faire des choix éclairés.
L’automne est arrivé et en plus de son merveilleux coloris, il amène également toute une panoplie de manifestations culturelles pour nous aider à accueillir le changement des saisons. À l’agenda : une exposition qui maille recherche et création, un duo entre art organique et opéra, une rencontre avec une autrice extraordinaire, une pièce documentaire sur un fléau social et agricole, un spectacle d’humour doux et provocant, un souper spectacle blues aux saveurs automnales, une collaboration théâtrale et musicale, et une projection d’un documentaire décortiquant des stéréotypes.
Voici les activités culturelles incontournables pour le mois d’octobre en Outaouais :
Jusqu’au 29 octobre : Exposition CRÉATION [TIRET] RECHERCHE de 2J2R au centre d’exposition Art-image
Brouillant les limites entre la recherche et la pratique, le duo 2J2R, composé de Jérémie Roussel et Jessica Ragazzini, tente d’abolir les « frontières entre la production artistique et la documentation » dans leur nouvelle exposition CRÉATION [TIRET] RECHERCHE. Présentée au centre d’exposition Art-image, l’exposition se veut une installation combinant textes, graphiques, papeterie, vidéo et même du mobilier, nous plongeant dans le processus de création et de recherche en commissariat. Fait inusité : les textes cités dans le cadre de la recherche sont tous disponibles à la bibliothèque Guy-Sanche avoisinante, si jamais vous cherchiez à approfondir votre propre création-recherche.
Le dimanche 1er octobre : Impressions végétales en musique avec Solange Bellemare et Frédérique Drolet à la Mairie de l’Ange-Gardien
Un projet collaboratif entre l’artiste textile Solange Bellemare et la soprano Frédérique Drolet, Impressions végétales en musique est également une activité participative qui vise la création d’une fresque textile et musicale. Depuis quelques semaines plusieurs participants se prêtent au travail de recherche multidisciplinaire des deux artistes en assistant à un processus de création avec l’artiste Solange Bellemare qui consiste en la cueillette de fleurs pour faire des impressions végétales sur tissu. Les résultats seront présentés dans une activité conviviale à la Mairie de l’Ange-Gardien où la soprano Frédérique Drolet chantera quelques arias d’opéra inspirées des œuvres.
Le samedi 7 octobre : Une autrice (extra) ordinaire avec Catherine Ethier à l’Espace René-Provost
Lancé en 2022 aux éditions Stanké, Une femme extraordinaire de Catherine Ethier « relate la chute libre d’une jeune trentenaire à qui tout réussit » et a connu un succès monstre au Québec. Retrouvez l’autrice en formule décontractée lors d’un entretien avec Julien Morissette dans une activité organisée par la Maison des arts littéraires. Pour l’occasion, on invite la comédienne Annie Cloutier à interpréter quelques passages du roman afin de nous plonger dans l’univers de l’autrice et chroniqueuse culturelle.
Le dimanche 8 octobre : Pièce Run de lait de Justin Laramée à la Salle Odyssée
La détresse psychologique dans l’industrie laitière ne semble pas comme le sujet le plus évident pour une pièce de théâtre, mais dramaturge, metteur en scène et comédien Justin Laramée semble avoir trouvé une façon de rendre le tout non seulement percutant et incisif, mais surtout drôle et humain. Dans cette pièce documentaire, Laramée tente de répondre aux questions : pourquoi avons-nous perdu la moitié des fermes laitières au Québec et pourquoi faisons-nous face à une épidémie de suicides dans le monde agricole ? Suite à des présentations aux plus importants théâtres du Québec, c’est au tour à la Salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau d’accueillir cette œuvre essentielle.
Le vendredi 20 octobre : Mona de Grenoble présente Mes premières chaleurs à l’École Polyvalente Nicolas-Gatineau
Quoique la plupart des drag queens intègrent de l’humour dans leurs performances, Mona de Grenoble intègre plutôt l’art de la drag dans son spectacle d’humour. Avec son style « doux-provocant, » celle qui a récemment gagné la troisième saison de Big Brother Célébrités (en plus d’être le coup de cœur du public) amène son très populaire premier spectacle Mes premières chaleurs à Gatineau. Lors de sa première au Zoofest, qui lui a mérité deux supplémentaires, on loue « son humour cru et vulgaire à une originalité marginale qui lui est propre. »
Le vendredi 20 octobre : Souper-spectacle avec Mich and the Blues Bastards au Cabaret du Carrefour culturel ESTacade
Le Carrefour culturel ESTacade lance sa saison de soupers-spectacles avec le groupe Mich and the Blues Bastards pour une soirée en hommage aux géants du blues et du rock and roll, dont BB King, Muddy Waters et Stevie Ray Vaughan. La soirée débutera avec un souper aux saveurs automnales préparé par l’équipe du Bistro Montebello. Visitez le site du Carrefour culturel ESTacade pour découvrir l’ensemble de la programmation du Cabaret et les délices culinaires à venir.
Les 24 et 25 octobre : La papesse woke de José Claer et Yolande Laroche à DAÏMÔN
Résultat d’une résidence de création dans le cadre du projet 3e œil de L’Avant-première, La papesse woke est un projet théâtral multidisciplinaire combinant les talents de la musicienne Yolande Laroche et du poète et romancier José Claer. Incorporant projections et musique, la pièce explore la « dysphorie dont souffre notre réalité devenue invisible et un visible factice médiatisé à outrance ». On suit l’histoire d’un drag king qui gagne le concours télévisé « Pope of the World, » devenant ainsi la première papesse woke. Si on se fie aux talents respectifs des deux artistes, cette collaboration risque d’être aussi déjantée qu’elle est inspirante.
Le lundi 30 octobre : Ciné Jonction présente Le mythe de la femme noire d’Ayana O’Shun à La Filature
Gagnant du Prix du Jury Magnus-Isaacson aux RIDM, le documentaire Le mythe de la femme noire explore les stéréotypes entourant les femmes noires dans notre société, d’hier à aujourd’hui. Réalisé par la comédienne Ayana O’Shun, dans son deuxième documentaire, le film nous présente plusieurs femmes noires d’exception, incluant une commissaire, une professeure de philosophie et une rappeuse. Le film aborde différents enjeux de société auxquels elles font face, incluant le racisme institutionnel, le sexisme et le profilage racial. La critique salue notamment le montage efficace ainsi que la puissance des témoignages.
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Le Pressoir est une infolettre hebdomadaire qui porte un regard sur la scène culturelle à Gatineau-Ottawa et ses environs.
Chaque mois nous vous présentons un album à découvrir sur la plateforme de musique Bandcamp dans le cadre de leur initiative Bandcamp Fridays. Cette initiative vise à appuyer les musiciens et musiciennes en leur versant 100 % des recettes de ventes effectuées le premier vendredi de chaque mois.
Ce mois-ci nous vous présentons le producteur Simon Labelle, alias Réservoir, que vous connaissez peut-être comme un des fondateurs du collectif FAU MARDI ou bien comme le directeur artistique du Centre de production DAÏMÔN ainsi qu’un des initiateurs de l’initiative radiophonique éphémère et interdisciplinaire Radio-Hull, un des événements incontournables du mois de septembre choisit par Le Pressoir. Simon incarne différents alias pour ses divers projets, incluant Dolphin Dream Pyramids et Quoi qu’en diront les médias, et son projet Réservoir se base principalement sur des enregistrements sonores sur le terrain.
Le projet musical instrumental Réservoir
Réservoir est un projet de musique instrumentale inspiré de nos environs physiques, architecturaux ou naturels. Son EP, intitulé VHS.1, lancé en 2014, est inspiré de l’architecture brutaliste du complexe Portage. Incorporant des sonorités de la musique dub, les pièces sont plutôt sombres, voir lugubres, évoquant l’effet dévastateur qu’a eu la construction des édifices voués à la fonction publique sur le territoire de l’île de Hull ; un vidéoclip réalisé par Alexis Zeville accompagne parfaitement le morceau « Phase 1 ». Il continue en 2016 avec la sortie de l’album Brume sur la glace, un projet inspiré de l’hiver et du hockey, incorporant des enregistrements de patins sur glace, bâtons d’hockey et cris de joueurs. En 2020 il lance la pièce « Horizontal » sur la compilation EMINQC Vol. 3, une série d’albums mettant en vedettes des créations électroniques faites au Québec lancée par le label Unlog de Montréal.
Ce qui nous amène à son nouvel album La pêche aux ondines, paru le 19 avril dernier sur le label Jeunesse Cosmique, une maison de disque qui se veut « une alternative à toute responsabilité commerciale de nos jours ». On est toujours dans la musique instrumentale, mais on s’éloigne de la musique dub des sorties précédentes et on s’approche à un style plus ambient et plus léger, incorporant des sonorités plus douces. Enregistré lors d’un séjour dans un chalet dans les Laurentides, l’album est construit autour d’enregistrements de sons de la nature modulés pour en faire des compositions musicales. Lors d’un entretien avec Marika Bellavance à l’émission Les matins d’ici, Simon l’invite dans son studio au centre DAÏMÔN pour la plonger dans son univers. L’artiste lui montre non seulement comment son enregistrement se fait, mais aussi comment il manipule ensuite les sons dans le programme Ableton Live, pour les développer en chansons.
L’album évoque l’été au bord du lac dans la forêt avec ses journées longues et langoureuses. Ou, comme dit l’artiste, « je souhaitais que le sensoriel du temps et du lieu s’épanche dans les oreilles ; les idées qui tanguent quand on a passé l’après-midi en kayak, les motifs derrière nos paupières lorsque nos rétines sont marquées du scintillement des vagues, la chaleur du quai en bois sur la peau, les odeurs humides le lendemain d’un orage, l’ensemble choral du vivant. »
Chaque mois, l’équipe du Pressoir est fidèle à son poste et vous aide à décortiquer les diverses options culturelles en Outaouais et faire des choix éclairés.
C’est déjà le mois de septembre mais heureusement on ne sera pas à court d’options pour profiter des derniers moments de l’été ces prochaines semaines. Nous avons répertorié : le retour d’une célébration annuelle haute en couleur et en altitude, un festival radiophonique interdisciplinaire, une nouvelle exposition collective à caractère littéraire, un festival voué à la relève musicale d’ici, de la création artistique devant public, un concert dans un lieu enchanteur, une conférence littéraire inspirante, et un hommage à la musique du cinéma.
Voici les activités culturelles incontournables pour le mois de septembre en Outaouais :
Du 31 août au 4 septembre : le FMG au parc de la Baie
Maintenant à leur 36e édition, le FMG continue d’évoluer au fil des années et quoique les montgolfières soient toujours au centre de sa programmation, on sent une réelle volonté de bonifier l’expérience pour les familles et de miser sur une programmation musicale étoffée et diversifiée. En plus des envolées quotidiennes, le matin et en soirée, on retrouve également le Parc de manèges Beauce Carnaval, une arcade mobile, un spectacle multimédia, un Gala de lutte, et on en passe. Côté musique, on ratisse assez large avec autant de talents d’ici que d’ailleurs. Matt Lang, Emmanuelle Querry et Yazid ne sont que quelques noms de l’Outaouais qu’on pourra voir sur scène. Le rap et la musique électronique prennent une place de taille cette année, avec le duo montréalais Banx & Ranx, la chanteuse dance pop Rêve, le groupe Clay and Friends et le rappeur Libano-Canadien K.Maro. Enfin dans les noms plus établis il y a le chanteur de R&B NE-YO, les auteurs-compositeurs-interprètes Claude Dubois et Richard Séguin, et l’incomparable Luce Dufault.
Du 7 septembre au 4 octobre : le festival radiophonique interdisciplinaire Radio-Hull
Une initiative du Centre de production DAÏMÔN, la 4e édition du festival Radio-Hull continue de faire évoluer le domaine de l’art radiophonique interdisciplinaire avec plusieurs nouveautés. D’abord le projet est maintenant actif à l’année grâce à sa radio numérique qui se veut un « véhicule en continu pour les sons de toute une région » disponible en tout temps et partout dans le monde. Le nouveau Volet Pro invite le public et les amateurs de la radiodiffusion à assister à deux jours de discussions, de panels et de tables rondes. Le public est également invité à venir découvrir des artistes de la région lors des Rendez-vous directs, proposant concerts, soirée expérimentale, conversation paranormale et le retour du Grand bourdon de Hull, manifestation sonore spontanée, et de la Vente de Garage annuelle.
Du 7 septembre au 15 octobre : l’exposition collective La Bibliothèque à la Galerie Montcalm
Basée sur la nouvelle La Bibliothèque de Babel de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, publiée en 1941, l’exposition collective La Bibliothèque se veut une expérience immersive où nous sommes invités à déambuler à travers une installation artistique inspirée par la mythique bibliothèque de Borges. Dans son texte, la bibliothèque était d’une taille immense avec des salles hexagonales disposées de façon identique et contenant tous les livres de 410 pages possibles, est-ce que l’installation s’en inspirera?. Visitez l’exposition en primeur lors du vernissage qui aura lieu le jeudi 7 septembre où nous pourrons découvrir les artistes qui y participent.
Du 8 au 16 septembre : le festival Cultivé ici à L’Imagier
Festival voué à la relève musicale de Gatineau-Ottawa, Cultivé ici est de retour pour une autre année au Centre d’exposition L’Imagier à Aylmer. Huit artistes se succèderont sur deux fin de semaines afin de mettre en valeur les communautés musicales locales et de créer des ponts entre nos deux villes. Le premier week-end on retrouvera les auteures-compositrices-interprètes Emma Lamontagne et Sofia Duhaime pour un doublé folk-pop le vendredi 8 septembre et une soirée aux sonorités R&B, soul et hip-hop le samedi avec DORESSA et Banggz le samedi 9 septembre. Le vendredi 15 septembre nous aurons droit à un duo d’artistes hip-hop avec J Morris et D-Track tandis que le samedi 16 septembre ça sera l’auteure-compositrice-interprète franco-ontarienne Jessy Lindsay qui montrera sur scène suivie du réalisateur, entrepreneur et directeur artistique DJ UNPIER. De plus, toutes les soirées sont gratuites!
Du 9 au 17 septembre : Symposium d’art in situ au parc Henri-Bourassa de Papineauville
C’est sous la thématique « Imaginer, semer, récolter » qu’aura lieu la 6e édition du Symposium d’art in situ, ce rendez-vous biennal nomade organisé par le Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau. Cette année c’est au tour de Papineauville d’être la municipalité hôte de cet événement de création à air ouverte où les artistes invités pourront échanger et créer devant public. Du 9 au 14 septembre, le public est invité à contribuer à la réalisation d’une œuvre de l’artiste mosaïste Laurence Petit, alias la fée des trottoirs, en lui apportant de la vaisselle qui ne sert plus. Tout au long du symposium nous pourrons observer les artistes Denis Charette, Éric Lapointe, Hélène Béland Robert, Jonathan Bouchard, Laurence Petit, Martine-Carole Gagnon et Michael Kinghorn à l’œuvre à divers endroits du centre-ville. Enfin, le public est invité le 17 septembre à participer au dévoilement officiel des œuvres lors d’une promenade entre les différents sites.
Le vendredi 15 septembre : Angelique Francis en concert à la Grange de la Gatineau
Suite à sa performance électrisante lors de la dernière édition du Festival de jazz d’Ottawa, où elle a pu monter sur scène avec l’icône du blues Buddy Guy, c’est maintenant au tour de la Grange de la Gatineau à Cantley de recevoir l’auteure-compositrice-interprète multi-instrumentiste Angelique Francis. Celle qui a récemment remporté un prix Juno pour son album blues Long River viendra nous présenter des pièces de son impressionnant répertoire mélangeant blues, soul, folk, jazz, gospel et rock. Si vous ne connaissez pas déjà ce grand talent de la région, la Grange de la Gatineau est le parfait environnement pour en faire la découverte.
Le samedi 30 septembre : Conférence Kim Thúy à l’École du Sommet de Val-des-Monts
Organisée par le Municipalité de Val-des-Monts dans le cadre des Journées de la culture, la conférence Le succès de mes échecs trace les multiples chemins qu’ont pris la vie et la carrière de l’écrivaine vietnamienne Kim Thúy. Celle qui est arrivée au Canada avec sa famille en tant que boat-people à l’âge de 10 ans, est ensuite devenue traductrice, avocate, restauratrice et enfin romancière gagnante du prix du Gouverneur général pour son premier roman Ru. Apprenez comment son sens de l’humour et son lâcher prise ont guidé son parcours et sont au cœur de ses succès.
Le samedi 30 septembre : Prisme fait son cinéma à la salle Jean-Despréz
L’Ensemble Prisme de la Société de musique de chambre de Gatineau présente un concert mettant à l’honneur la musique de chambre utilisée dans les films. On y trouve des pièces composées par plusieurs compositeurs classiques et plus contemporains, dont Ennio Morricone, Schubert, Mozart et Philip Glass. L’Ensemble Prisme cherche à présenter à son public « ses coups de cœur, certains connus, d’autres étonnants » pour une « soirée toute en images. »
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Le Pressoir est une infolettre hebdomadaire qui porte un regard sur la scène culturelle à Gatineau-Ottawa et ses environs.
C’est en 1970 qu’a eu lieu les premières « célébrations » de la fierté à New York. Le défilé n’était pas tant une célébration, mais plutôt une marche commémorative soulignant le premier anniversaire des émeutes de Stonewall en 1969, en réponse à un raid violent de la police qui a eu lieu le 28 juin 1969 dans le Stonewall Inn, bar historique du quartier Greenwich Village à Manhattan. C’est 10 ans plus tard qu’a eu lieu la première parade de la fierté au Québec, organisée par la Brigade rose à Montréal, ne rassemblant que 52 personnes.

Photo : Martin Alarie – Agence QMI
Cette année, c’est plus de 450 000 personnes qui ont participé aux célébrations de la fierté à Montréal, une année record pour cette tradition estivale. De plus, on retrouve maintenant des défilés et des activités soulignant la fierté dans les quatre coins du pays et ici en Outaouais. Même si les personnes queers au Canada jouissent d’une acceptabilité sociale accrue, on note une recrudescence de crimes haineux envers les membres de la communauté LGBTQ2+ et les personnes racisées depuis quelques années. En fait, selon les données de Statistique Canada, « le nombre de crimes haineux déclarés par la police au pays avait augmenté de 27 % de 2020 à 2021, après un bond de 36 % l’année précédente » démontrant que les activités entourant la fierté sont toujours aussi pertinentes et nécessaires.
Quoique nos célébrations sont un peu plus modestes comparé à celles de la métropole québécoise, plusieurs organismes communautaires s’assurent que les communautés LGBTQ2+ de l’Outaouais se sentent représentées. En voici un aperçu :
Les activités organisées par Jeunesse Idem
Organisme communautaire fondé en 1995, Jeunesse Idem travaille à améliorer la qualité de vie des jeunes LGBTQ2+ de 7 à 35 ans grâce à ses services de soutien, ses événements et ses interventions dans le milieu. En plus de la levée du drapeau à la Maison du Citoyen de la Ville de Gatineau le vendredi 18 août, ils organisent une série d’événements au centre-ville célébrant la fierté culminant avec leur présence lors du défilé annuel à Ottawa le dimanche 27 août. Au calendrier, on retrouve notamment une projection du film Barbie au Cinéma 9 pour les 12 à 17 ans le lundi 21 août, une soirée queer au Minotaure le mercredi 23 août, et le Grand spectacle de drag à la Place Laval le vendredi 25 août.
L’heure du conte avec une drag queen avec la Maison des arts littéraires
Une collaboration entre Jeunesse Idem et la Maison des arts littéraires du Salon du livre de l’Outaouais, l’heure du conte avec une drag queen est un rendez-vous familial dans deux différentes bibliothèques de la ville. Lisant une sélection d’histoires encourageant l’ouverture et l’inclusion, LaDorris animera deux sessions par jour pour une activité qui plaira autant aux touts petits qu’aux ainés. Vous pourrez la trouver à la bibliothèque Guy-Sanche dans le secteur Gatineau le dimanche 20 août et à la bibliothèque Donalda-Charron dans le Plateau le samedi 26 août.
Fierté à la microbrasserie 5e Baron
Sur la rue principale dans le secteur Aylmer se retrouve la charmante microbrasserie 5e Baron. Cette année, en collaboration avec l’organisme Queering613, vous pourrez siroter une de leurs excellentes bières sur leur terrasse tout en participant à leurs célébrations de la fierté de midi à 17 h. À l’horaire, on retrouve un petit marché avec des entreprises locales telles que la Ferme SolAil, les vêtements Aylmer Apparel et la boutique de chandelles Nudie by Soja. Il aura également un spectacle par les drag queens Twyla et JD Merciii ainsi qu’une prestation musicale par le groupe Desert Island Big Band.
Les activités à Ottawa
Vous pourrez également sauter de l’autre côté de la rivière pour découvrir une panoplie d’activités organisées dans le cadre de la Fierté dans la capitale, incluant concours de drag, pique-nique familial, projections de films, panels, concerts, un festival de rue, et bien sûr le grand défilé annuel.
Peu importe votre âge ou vos goûts, vous trouverez une activité qui vous ressemble. Que vous soyez membre de la communauté LGBTQ2+ ou que vous soyez un.e allié.e, il est plus important que jamais d’être conscient des enjeux de nos frères et sœurs queers et de se montrer inclusifs envers eux et elles. La fierté ne dure qu’une semaine, mais la solidarité c’est à l’année !
En 2014, les auteurs Amélie Dubé et Patrice Cazeault ont lancé un cri de cœur pour l’industrie du livre au Québec. Eux-mêmes en début de carrière, ils constataient l’ampleur de l’offre littéraire québécoise, mais la mince proportion d’achats qu’elle représentait.
« On avait eu l’idée un peu folle, on va inviter les gens à une date précise, à une date très simple, d’aller se procurer un livre québécois. Et puis, ça a été, depuis ce temps-là, un feu d’artifice, ça a fait boule de neige. Dès la première édition, on avait été renversé par le succès que ça avait eu » explique Patrice Cazeault en entrevue avec La Presse Canadienne.
Célébrant cette année ses 10 ans, l’initiative ne cesse de grandir entrainant des ventes d’ouvrages de fiction québécois sept fois plus grandes que les ventes régulières selon le bilan de la Banque de titres de langue française. Afin de souligner l’initiative ici en Outaouais, nous avons demandé à quelques collaborateurs et membres de l’équipe de Culture Outaouais de nous faire des suggestions de livres québécois à découvrir. Nous incluons également quelques titres écrits par des auteur.es membres chez Culture Outaouais.
Voici les recommandations de livres à vous procurer lors de la journée Le 12 août j’achète un livre québécois
Sur la ligne de feu de Jean-François Lépine
Dans ce livre, Jean-François Lépine nous fait découvrir en quelque sorte l’envers du décor. Dans un bulletin de nouvelles, un reportage ne dure que quelques secondes. Dans ce livre, il nous montre, entre autres, toute l’énergie que ça prend pour réaliser un reportage et nous aide à mieux comprendre les enjeux de notre planète.
Recommandé par Sylvie Thibault du Réseau BIBLIO de l’Outaouais
Mémoire vagabonde de Guy Bélizaire
Dans ce recueil de 15 nouvelles, Guy Bélizaire fait appel à sa mémoire pour nous raconter des histoires qui nous transportent dans différentes villes à travers le monde. Les personnages de Mémoire vagabonde traversent des situations qui nous obligent à nous pencher sur la condition humaine et les vicissitudes de la vie tout en nous invitant à repenser l’humain au cœur de la société.
Recommandé par David Dufour de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais
Celle qui a travaillé dans les coulisses du Salon du livre de l’Outaouais pendant plusieurs années et qui occupe maintenant la direction générale chez Transistor Média, a lancé son premier roman cette année intitulé Les départs. S’inspirant de l’histoire de l’arrivée au Québec de ses grands-parents, le roman raconte l’histoire d’une femme qui doit quitter Londres lors de la Deuxième Guerre mondiale. Un ouvrage féministe qui parle de résilience, de révolution et de liberté.
Recommandé par Tout culture
Mouron des champs de Marie-Hélène Voyer
Quand elle cherche les mots pour traverser le deuil de sa mère effacée, l’auteure trouve, au fond de sa gorge et au bout de sa plume, la voix de sa grand-mère et de ses aïeules, toute une lignée de femmes besogneuses reléguées aux corvées et au silence depuis que le monde est monde. À la première personne du pluriel, elle embrasse les plaintes et les murmures de ce chœur ancestral dans le secret des chambres, dans la sueur des champs et les arômes de cuisine. Un petit bijou de poésie narrative qui touche à la fois à la vérité de l’Histoire et à celle de l’intime.
Recommandé par Lisanne Rheault-Leblanc de la Maison des arts littéraires
Point.s de rencontre : des parents d’enfants différents se racontent de Julie-Anne Codaire
Allez à la rencontre de parents d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme, la trisomie 21 ou le syndrome de la Tourette. Découvrez la force et la détermination qui les habitent, les défis quotidiens qu’ils surmontent, mais aussi les cadeaux précieux que leur enfant leur apporte. Leurs histoires différentes ne vous laisseront pas indifférents.
Recommandé par David Dufour de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais
Présages de Lisanne Rheault-Leblanc
Recueil de nouvelles paru en 2020, Présages nous présente dix histoires qui abordent les superstitions. À la fois sombre et remplie d’espoir, l’auteure d’origine trifluvienne, mais gatinoise d’adoption propose une collection de courtes nouvelles qui reflète ses préoccupations. Le recueil a d’ailleurs remporté le Prix des enseignants et des enseignantes du Québec 2021 décerné par l’Association québécoise des professeur.e.s de français.
Recommandé par Tout culture
Ce roman retrace le parcours d’Almanda Siméon, une orpheline qui va partager sa vie avec les Innus de Pekuakami. Racontée sur un ton intimiste, l’histoire de cette femme, qui se déroule sur un siècle, exprime l’attachement aux valeurs ancestrales des Innus et au besoin de liberté qu’éprouvent les peuples nomades, encore aujourd’hui.
Recommandé par Hélène Giroux du Festival des écrivains de Wakefield La Pêche
Mordre jusqu’au sang dans le rouge à lèvres de José Claer
Trésor littéraire gatinois, José Claer « écrit comme il respire » et son recueil de poésie Mordre jusqu’au sang dans le rouge à lèvres en fait le testament. Parue en 2019 aux Éditions l’Interligne, cette collection aborde l’identité de genre et la sexualité sans compromis et sans retenue. « C’est la parole libérée à plein volume, qui fait gricher les haut-parleurs cheaps et donne parfois le goût de se couvrir les oreilles », écrit Geneviève Lessard dans une critique.
Recommandé par Tout culture
Le leadership horizontal de Samantha Slade
Samantha Slade, fondatrice de Percolab, propose dans ce livre des solutions créatives pour rendre nos organisations davantage humaines et innovante. L’auteure nous accompagne et propose une démarche concrète pour semer collaboration, respect et ouverture au sein de nos organisations. À l’heure où la gestion des employés est de plus en plus complexe, cette approche novatrice est rafraichissante et se relit dans un ordre décousu sans problème.
Recommandé par Julie Martineau de Culture Outaouais
Où vous procurer vos livres
Une des grandes beautés de l’initiative Le 12 août, j’achète un livre québécois c’est de voir l’engouement et l’achalandage en personne dans les différents libraires de la région. En voici quelques-unes :
Bouquinart Librairie & Galerie d’Art
110, rue Principale, unité 1, Gatineau, J9H 3M1
Téléphone : 819 332-3334
53, boul. St-Raymond, suite 100, Gatineau, J8Y 1R8
Téléphone : 819 595-2414
Librairie La Maison Anglaise/Michabou
181, rue Principale, Gatineau, J9H 6A6
Téléphone : 819 684-5251
487, avenue Buckingham, Gatineau, J8L 2G8
Téléphone : 819 986-9685
Achetez vos livres québécois en ligne
Vous pouvez également contribuer sans avoir à quitter la maison en magasinant sur leslibraires.ca, une initiative de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Cliquez sur les titres recommandés ci-dessus pour vous rendre directement sur la page d’achat pour le livre en question.
L’arrivée du streaming a chamboulé toute une industrie, presque du jour au lendemain. Quoique ces plateformes, telles que Spotify, Apple Music, YouTube Music, etc., aient introduit une nouvelle ère de découvrabilité musicale (et de facilité d’écoute), ces changements ont largement été nocifs pour une grande majorité d’artistes. Pour chaque artiste propulsé à la tête des palmarès, une centaine ne se retrouvent qu’avec quelques sous versés en ristournes. Même si les PDG de ces plateformes et de certaines grandes maisons de disque, et leurs actionnaires, ont pu en tirer profit c’est loin d’être le cas pour les créateurs de la musique que ces plateformes hébergent.
« Le déséquilibre croissant entre le montant substantiel de la rémunération perçue par les plateformes de streaming, les grands labels et les distributeurs, et les revenus distribués aux créateurs et aux labels indépendants est devenu de plus en plus évident, exacerbant les inquiétudes des artistes et des créateurs quant à la possibilité de construire une carrière durable basée sur les revenus du streaming. »
— Étude UNESCO intitulée Répartition des revenus et transformation dans la chaîne de valeur du streaming musical
Il existe plusieurs problèmes dans l’industrie du streaming, oui pour les artistes, mais aussi pour les services de streaming comme tels. Même si l’utilisation de celles-ci est à la hausse, ce n’est toujours pas le cas pour leurs revenus. Chez Spotify, selon La Presse, on enregistre un « bon record de ses utilisateurs actifs » mais « au deuxième trimestre de 2022, il avait perdu 194 millions d’euros » indiquant que la rentabilité de ces services reste toujours à prouver.
Ici à Tout culture, nous croyons que les artistes sont au centre de notre industrie, pas en périphérie. Nous ne sommes pas ici pour culpabiliser quiconque de leur utilisation de ces plateformes, mais nous vous encourageons plutôt d’en faire une utilisation saine et informée. Voilà pourquoi nous lançons aujourd’hui une nouvelle série explorant une initiative qui tente de rémunérer les artistes à leur juste valeur : les vendredis Bandcamp.
Qu’est-ce que Bandcamp ?
Depuis sa fondation en 2007, Bandcamp laisse les artistes et les maisons de disque le soin de décider eux-mêmes la valeur de leur musique. À la fois disquaire et plateforme de découverte musicale, Bandcamp est la meilleure façon de soutenir les musiciens directement. Elle offre aux artistes et aux maisons de disque une plus grande flexibilité sur la façon de présenter leur musique et plus de décider de leurs prix. En tant qu’amateur de musique, vous pouvez acheter la musique en format physique ou numérique, en plus de pouvoir télécharger vos achats en haute qualité aux formats MP3, FLAC et autres. Vous pouvez également appuyer vos artistes préférés en vous procurant des items de promotion ou en offrant un titre ou un album en cadeau.
Depuis 2022, la plateforme est passée entre les mains de l’entreprise de jeux vidéo Epic Games, connue pour avoir développé le très populaire jeu en ligne Fortnite. Ce que ceci signifie pour la plateforme jadis indépendante reste à voir, mais pour l’instant la mission semble demeurer la même. Sans vous demander d’abandonner les autres plateformes de streaming, on vous encourage à partir à la découverte d’une solution alternative qui redonne plus aux artistes et vous permet d’être propriétaire de votre musique, comme dans le bon vieux temps.
La découvrabilité vs la découverte
Les listes d’écoute sur les plateformes comme Spotify et Apple Music peuvent être un outil très puissant pour la découvrabilité de nouveaux artistes. Cependant, il peut être difficile de s’y tailler une place, surtout lorsque l’artiste est indépendant. De plus en plus, cet avantage est réservé aux artistes et maisons de disques qui sont prêts à couper dans leurs redevances pour l’inclusion sur ces listes. Bandcamp est propulsé par de vrais mélomanes et leur magazine Bandcamp Daily en est la preuve. Il regorge de recommandations et d’articles de fond, rédigés par des journalistes musicaux professionnels, sur des artistes qui ne reçoivent pas toujours l’attention des médias traditionnels. Si le facteur découvrabilité est peut-être moins prononcé avec Bandcamp, le facteur découverte de la plateforme dépasse de loin celui de ses compétiteurs.
L’initiative Bandcamp Fridays pour contrer les effets de la pandémie
Aux débuts de la pandémie, quand l’ensemble des occasions de partir en tournée ou de faire un spectacle ont soudainement disparu, Bandcamp a lancé son initiative Bandcamp Fridays. Le premier vendredi du mois, Bandcamp renonce à sa part des revenus et verse 100 % des recettes directement aux artistes. À ce jour, plus de 100 millions de dollars ont été versés aux artistes, qui sont principalement des musiciens indépendants. Pour connaître les dates des prochains vendredis Bandcamp, vous n’avez qu’à visiter le site web ludique isitbandcampfriday.com et vous aurez votre réponse.
Chaque mois, nous vous présenterons des artistes qui se retrouvent sur Bandcamp pour vous inciter à découvrir des musiciens d’ici et stimuler l’écosystème musical de l’Outaouais. Vous connaissez des artistes de l’Outaouais qu’on gagne à découvrir ? Dites-le-nous ! Nos oreilles sont grandes ouvertes. Entre-temps, on vous invite à trouver vos artistes préférés, suivre leur page, et peut-être même vous acheter un album.
par Le Pressoir
Le mois d’août annonce peut-être la fin de l’été, mais on y trouve également une offre culturelle copieuse, comme si l’on tentait de remplir nos derniers moments estivaux avec le plus de plaisir possible. L’équipe du Pressoir est fidèle à son poste et vous aide à décortiquer les diverses options et faire des choix éclairés. À l’horizon : du théâtre déambulatoire patrimonial, un agencement entre thé et jazz, deux différentes séries de concerts extérieurs, un festival inédit dans la Petite Nation, la nouvelle production au Théâtre de l’Île, les dernières semaines d’une exposition importante d’un grand peintre québécois, et une activité familiale avec du flair.
Voici les activités culturelles incontournables pour le mois d’août en Outaouais :
Le dimanche 6 août : Les beaux dimanches au Musée de l’Auberge Symmes
Quelle meilleure façon d’apprécier les jardins de l’Auberge Symmes qu’en sirotant un thé et mangeant un scone aux sons d’une douce musique d’ambiance ? Profitez de la dernière séance des beaux dimanches au Musée de l’Auberge Symmes avec un trio de jazz composé de : Ronald Ferguson à la trompette, Thomas McMahon au Chapman Stick et Félix Rouleau-Simard aux percussions. Les places sont très limitées, mais vous pouvez aussi participer gratuitement en apportant vos propres chaises et couvertures et en vous achetant un breuvage sur place, jusqu’à épuisement des stocks. Bonifiez votre sortie d’une visite des expositions du musée ou d’une expérience de leur toute nouvelle chambre d’évasion intitulée Le bureau de Charles Symmes.
Les jeudis à la Place Laval : Concerts gratuits en plein air
Si vous n’avez pas encore fait l’expérience de la Place Laval, on espère que l’offre diversifiée des concerts du mois d’août vous convaincra d’aller passer un jeudi soir au centre-ville. Chaque semaine, la Ville de Gatineau, en collaboration avec L’Ambassade Culturelle et Le Pressoir, vous propose un concert jumelant des artistes locaux et d’ailleurs, et ce, pour tous les goûts. Ce mois-ci, on retrouve notamment un agencement de feu avec le duo rock’n’roll aux teintes psychédéliques Les Deuxluxes et notre troubadour franco-ontarien adoré Mehdi Cayenne le 3 août, un doublé de la chanson francophone avec étoile montante Céleste Lévis et bête de scène Daniel Boucher le 17 août, ainsi qu’une incursion dans le monde de la musique africaine avec le burkinabè Mamadou Diabaté et le sénégalais Elage Mbaye le 31 août. Si vous comptez casser la croûte dans le Vieux-Hull avant les spectacles, prévoyez le coup, car les terrasses se remplissent vite !
Du 11 au 13 août : Festival de la fibre Twist à Saint-André-Avellin
Le plus important rassemblement des amateurs de la fibre textile au Canada c’est ici en Outaouais que ça se passe ! Pour une onzième année, amateurs et professionnels de la fibre se réuniront au Complexe Whissell de Saint-André-Avellin pour trois jours d’ateliers, d’activités et de démonstrations. À l’horaire, on retrouve des conférences sur la durabilité dans le milieu du textile, un enregistrement en direct du balado Threads of Sustainability, une soirée de création collective en plus du grand marché textile réunissant plus d’une centaine d’exposants. Une occasion pour découvrir la charmante municipalité de Saint-André-Avellin dans la Petite Nation.
Jusqu’au 15 août : Les 5 à 7 Espace T sur la terrasse de la salle Odyssée
Le concept de la série Espace T est simple, mais tellement intrigant : achetez un billet pour un concert en formule 5 à 7 sans connaître l’artiste qui sera sur scène. La salle Odyssée mise sur la qualité de l’expérience pour vous garantir une soirée festive sur leur très belle terrasse extérieure. Avec seulement 100 billets par soirée, le concept affiche constamment complet, donc il faut faire vite ! Les billets sont mis en vente une semaine d’avance, et l’identité de l’artiste n’est annoncée que le jour même, mais pour seulement 20 $ vous avez droit à un concert de haut calibre, un repas d’un camion-cuisine local et deux consommations. Une vraie aubaine ! Jusqu’à présent, la salle Odyssée a présenté des spectacles par l’artiste country gatinois Martin Duford, les chanteurs-compositeurs-interprètes Tristan Guay et Fuso, le poète/chanteur soul Yao, ainsi que le duo country Sugar Crush. Qui seront les derniers artistes à monter sur scène ?
Du 19 août au 3 septembre : Rumeurs dans le Quartier-du-Musée du Théâtre Dérives Urbaines
C’est votre dernière chance de faire l’expérience de théâtre déambulatoire Rumeurs dans le Quartier-du-Musée. Combinant patrimoine, histoire et humour, les productions du Théâtre Dérives Urbaines sont toujours pertinentes et divertissantes, et Rumeurs dans le Quartier-du-Musée ne fait pas exception. La pièce raconte l’histoire des gens qui habitent ce petit secteur du Vieux-Hull, récemment cité patrimonial, qui attendent l’arrivée présumée du premier ministre Maurice Duplessis. Présentée pour la première fois en 2020 dans un effort de valorisation du patrimoine du quartier, la pièce est de retour pour une dernière fois, le temps de huit représentations. Celles-ci seront suivies d’une visite guidée optionnelle dans les rues du quartier en compagnie de Michel Prévost, président de la Société d’histoire de l’Outaouais.
Les 20 et 26 août : L’heure du conte avec une drag queen de la Maison des arts littéraires
Dans le cadre de la Semaine de la fierté dans la Capitale, c’est le retour de L’heure du conte avec une drag queen de la Maison des arts littéraires. Sortez vos paillettes pour cette activité familiale animée par LaDorris, flamboyante icône de la scène drag québécoise. Lisant une sélection d’histoires encourageant l’ouverture et l’inclusion, LaDorris animera deux sessions par jour pour une activité qui plaira autant aux touts petits qu’aux ainés. Vous pourrez la trouver à la bibliothèque Guy-Sanche dans le secteur Gatineau le dimanche 20 août et à la bibliothèque Donalda-Charron dans le Plateau le samedi 26 août.
Jusqu’au 20 août : Empreintes, une exposition de Jean Paul Riopelle à la Galerie Montcalm
Des deux côtés de l’Atlantique nous célébrons le centenaire de Riopelle en grande pompe : expositions, concerts, spectacles pyrotechniques, expériences gastronomiques, et ça, ce n’est que la programmation ici à Gatineau ! Quoique la plupart des activités en Outaouais soient déjà passées, l’exposition Empreintes à la Galerie Montcalm se poursuit encore quelques semaines. Celui qui aurait célébré ses 100 ans le 7 octobre prochain est connu principalement pour ses peintures, ou « sculptures à l’huile » comme il disait, mais il était également un graveur chevronné et l’exposition de la Galerie Montcalm se penche explicitement sur cette pratique. Comportant plus d’une cinquantaine d’estampes originales, réalisées entre 1967 et 1990, vous pourrez tirer profit de l’expertise de l’artiste et commissaire Michel V. Cheff, ancien directeur du Musée des beaux-arts du Canada, lors des dernières visites guidées gratuites qui auront lieu les 10 et 20 août prochains.
Jusqu’au 27 août : La pièce J’ai mon voyage au Théâtre de l’Île
Qu’arrive-t-il quand une « reine du chrono » doit se confronter à l’inattendu ? C’est la question au centre de la pièce J’ai mon voyage, à partir d’un texte de Bruno Marquis avec la collaboration de Marylise Tremblay, que l’on connaît des pièces Parents à vie et Gym Tonic. Avec une mise en scène de Mathieu Charette, on retrouve le couple formé de Lisette et Jacques en préparatifs d’un voyage d’amoureux dans les maritimes. Du moins, c’est ce que Lisette espérait jusqu’à ce que Jacques la surprenne avec l’addition de son frère et de sa belle-sœur. Lisette saura-t-elle faire face à l’imprévu ? Une comédie à thématique parfaite pour la saison estivale.
Bonne aventure culturelle ! Partagez vos expériences en identifiant Tout culture dans vos publications sur les réseaux sociaux. Vous pouvez nous trouver sur Facebook et Instagram.
par Le Pressoir
On ressent un élan, un vent de fraicheur, qui vient soutenir l’écosystème d’art visuel en Outaouais, et Benjamin Rodger s’en réjouit. Lui-même artiste visuel en art contemporain depuis plusieurs années, il porte plusieurs chapeaux au sein de la communauté culturelle, dont enseignant au département des arts du Cégep de l’Outaouais et président de la coopérative de solidarité Les Ateliers du Ruisseau. Ayant complété ses études en dehors de la région de l’Outaouais, notamment à Montréal à l’Université Concordia et à Nice en France à l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson, il est revenu s’installer à Gatineau en 2009 pour développer sa pratique.
Cumulant plus d’une douzaine d’expositions solo et près d’une trentaine d’expositions collectives ici et ailleurs, ses œuvres se retrouvent dans plusieurs collections permanentes, dont celle de la Ville d’Ottawa. Représenté par la Galerie St-Laurent + Hill, une importante institution située à Ottawa, son style évolue au fil des ans culminant en une signature visuelle propre à lui marquée par une palette de couleurs vibrante jumelée à des formes géantes. En parallèle, il occupe depuis plusieurs années la présidence d’une coopérative qui vise à construire un nouvel édifice dédié aux arts visuels sur la rue Morin au centre-ville de Gatineau. L’édifice des Ateliers du Ruisseau sera le plus important projet culturel en plus de 30 ans à Gatineau, répondant à un besoin criant des artistes visuels de la région. Celui-ci vient tout juste de recevoir l’aval du conseil municipal de la Ville de Gatineau, en plus d’une confirmation de financement de près de 35 millions de dollars. On peut dire que le projet n’a jamais été aussi proche d’accomplir son objectif, soit de créer 45 ateliers d’artistes et de construire un nouvel espace qui accueillera la Galerie Montcalm ainsi que la collection permanente de la Ville de Gatineau.
Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Benjamin Rodger pour discuter de cette belle annonce, d’explorer son parcours artistique et d’évaluer l’écosystème culturel de l’Outaouais.
Est-ce que la scène artistique en Outaouais a beaucoup changé depuis ton retour en 2009 ? De quelle façon ?
Je crois que les changements ne se sont pas faits de façon linéaire et qu’il y a eu plusieurs vagues successives de projets qui ont contribué à l’avancement du milieu des arts visuels. Certains des projets qui ont marqué le milieu depuis les quatorze dernières années n’existent plus. Je pense notamment aux événements de performance de Fait Maison, aux ateliers Le Temporaire et aux ateliers L’Entre-Deux et de leurs événements respectifs. Le regretté Festival de l’Outaouais émergent avait aussi un volet en arts visuels. Je sens qu’actuellement, et depuis quelques années, nous assistons à une mobilisation du milieu et que plusieurs projets sont en conception ou ont récemment vu le jour. La coopérative d’habitation pour artistes et travailleurs culturels, le projet de rénovation du Bâtiment 9, l’agrandissement de La Filature et bien sûr, Les Ateliers du Ruisseau font partie des projets structurants pour la région. Je sens aussi que l’appui de la ville est présent, non seulement avec les projets énumérés ci-dessus, mais aussi avec des initiatives comme le Sentier culturel et la Place Laval.
L’édifice qui abritait les ateliers temporaires L’Entre-Deux. Photo : Charles Regimbal.
Crois-tu qu’on doive aller dans une métropole comme Montréal pour faire carrière en tant qu’artiste ?
Si je croyais que je devrais être ailleurs, je ne serais pas ici ! C’est sûr que d’être dans une métropole offre certains avantages comme une plus grande variété de galeries et de centres d’artistes, plus d’accessibilité à des espaces de création, la proximité à d’autres artistes et les réseaux qui les supportent. Toutefois, je connais plusieurs artistes qui travaillent à Gatineau et exposent ailleurs. Nous avons l’avantage d’être collés à Ottawa, très près de Montréal et pas si loin de Toronto (où, plus d’un quart de tous les artistes au Canada habitent et travaillent !) donc nous ne sommes pas isolés ! C’était peut-être davantage le cas autrefois, mais l’internet a changé la donne ! Dans la dernière année, j’ai, entre autres, travaillé à contrat pour le Conseil des arts de l’Ontario basé à Toronto et donné des conférences à des groupes d’artistes un peu partout au Québec, et tout ça, dans mon bureau, derrière mon écran.
Comment est-ce que ton rôle en tant qu’enseignant informe ta pratique artistique ?
Je dis souvent en riant que maintenant que j’enseigne, je comprends finalement ce que mes profs essayaient de me dire quand j’étais étudiant ! Blague à part, il est vrai que devoir enseigner des notions, qu’elles soient d’ordre technique, historique ou conceptuel, fait en sorte que je dois non seulement réviser mes connaissances pour pouvoir bien les transmettre, mais je dois aussi me garder au courant de ce qui se fait dans le milieu des arts actuels pour pouvoir assurer la pertinence de ce que j’enseigne. Je crois ainsi qu’enseigner me permet de continuer à apprendre. Je suis au Cégep de l’Outaouais depuis déjà huit ans et certains de mes anciens étudiants ont des baccalauréats ou des maîtrises et sont maintenant impliqués dans le milieu des arts en Outaouais et je trouve ça super. Je pense que d’être enseignant m’incite à m’investir dans la communauté et vice versa.
Un aperçu des ateliers de l’artiste. Photo : courtoisie de l’artiste.
Tu as développé une signature visuelle assez définie, comment a-t-elle évolué à travers les années ?
En effet, malgré plusieurs changements au fil des ans, comme passer de la figuration à l’abstraction, j’ai continué à explorer des aspects formels semblables, donc, oui, ma signature visuelle est assez reconnaissable. Mon approche s’intéresse, entre autres, à la dichotomie fond-forme, à la théorie de la couleur ainsi qu’à la manipulation de la matière. Certains aspects du processus de création sont récurrents aussi : les motifs, les lignes et les taches sont dessinés puis méticuleusement découpés dans du ruban et peints au rouleau. Toutefois, les sujets abordés sont très variés. Pour ne citer que quelques exemples, dans la série J’ai vu l’homme invisible, mais lui ne m’a pas vu, j’abordais une non-rencontre avec Patrice Desbiens, l’auteur du recueil L’homme invisible/the invisible man, ouvrage important sur l’identité franco-ontarienne. Dans la série Nelligan, je me suis basé sur des motifs de papiers peints du 19e siècle, époque du célèbre poète, comme trame de fond. J’ai choisi de ne peindre que les mains et les visages comme le faisaient les artistes d’atelier au 19e siècle (le reste était peint par des assistants). Les toiles de la série Libre circulation étaient basées sur des œuvres littéraires, puisque l’exposition avait lieu en même temps que le Salon du livre. La série Manipulation traçait des parallèles entre l’utilisation des mains dans les peintures religieuses de la renaissance et la politique actuelle. L’œuvre Tu peux encore changer le monde a été créée en réponse à une conversation avec l’assistant de l’artiste américain Joseph Kosuth. Faite en néon, médium de prédilection de Kosuth, l’œuvre a été accrochée sur une reproduction du papier peint de l’appartement où la conversation a eu lieu. Plus récemment, les lignes dans les œuvres abstraites de la série Errances, sont en fait une accumulation de tracés GPS de marches faites pendant la pandémie.
Quelles seraient les conditions qui aideraient à retenir nos artistes en Outaouais ?
Tout d’abord, les artistes ont besoin d’un lieu pour créer. Actuellement, il n’y en a presque pas. Avec les Ateliers du Ruisseau et l’initiative des ateliers temporaires, nous avons rajouté neuf ateliers occupés par treize artistes dans le centre-ville de Gatineau. Si l’on veut garder des artistes professionnels dans la région, il faut des ateliers à la hauteur de leurs ambitions. À mon avis, c’est la condition la plus importante, puisque plusieurs autres éléments vont découler du fait d’avoir une forte concentration d’artistes. Il faut aussi davantage de lieux de diffusion et de présentation et pour l’instant, ces lieux sont peu nombreux et presque inexistants lorsqu’il s’agit de galeries dédiées à la vente. Gatineau est, d’après les derniers chiffres publiés dans La Presse, la ville la plus chère où habiter et vivre au Québec. La ville offre déjà une subvention d’aide au loyer pour les ateliers d’artistes visuels et cet investissement est, sans contredit, essentiel pour que les artistes puissent se permettre de louer leur atelier. Je ne sais pas si je pourrais toujours louer le mien sans cet appui.
Une maquette du futur édifice des Ateliers du Ruisseau.
Justement, on vient d’annoncer l’appui officiel de la Ville de Gatineau envers le projet des Ateliers du Ruisseau, quelle est l’importance de ce projet pour la communauté artistique de l’Outaouais ?
C’est le projet culturel le plus important depuis la construction de la Maison de la culture de Gatineau il y a plus de trente ans ! C’est un investissement majeur pour le milieu des arts visuels et un projet unique en son genre au Québec et peut-être même au Canada ! La construction d’autant d’ateliers neufs, faits sur mesure et en consultation avec le milieu est sans précédent. Le bâtiment accueillera aussi la Galerie Montcalm ainsi que la collection d’œuvres d’art de la ville de Gatineau, qui est, soit dit en passant, l’une des plus importantes collections municipales d’œuvres d’art au Québec. De plus, le fait que la coopérative deviendra propriétaire de l’immeuble garantira la pérennité du projet et empêchera l’expulsion des artistes, comme on le voit trop souvent lorsque des immeubles qui abritent des ateliers sont vendus à des promoteurs ou à des spéculateurs. Les Ateliers du Ruisseau visent, entre autres, à créer les conditions propices à la rétention d’artistes et à devenir un point de rencontres et d’échanges pour les arts visuels, les arts médiatiques ainsi que pour les métiers d’arts.
Vue d’une récente exposition de l’artiste à la Galerie Montcalm. Photo : courtoisie de l’artiste.
Un incontournable culturel en Outaouais cet été ?
L’exposition XL présentée à AXENÉ07 jusqu’à la fin du mois de juillet en vaut le détour. C’est une exposition de groupe qui vise à souligner les 40 ans du centre d’artistes tout en étant un aperçu de ce qui se passe en art actuel en Outaouais. Depuis le vernissage au mois de juin, il y a eu quelques soirées organisées dans le cadre de cette exposition (performances, discussions, fêtes) et je salue AXENÉ07 pour son initiative.
Une des œuvres de Benjamin Rodger est actuellement à l’affiche dans le cadre de l’exposition collective XL au centre d’artistes AXENÉO7, qu’on peut visiter gratuitement jusqu’au 29 juillet 2023.