par Le Pressoir
Le mois d’août annonce peut-être la fin de l’été, mais on y trouve également une offre culturelle copieuse, comme si l’on tentait de remplir nos derniers moments estivaux avec le plus de plaisir possible. L’équipe du Pressoir est fidèle à son poste et vous aide à décortiquer les diverses options et faire des choix éclairés. À l’horizon : du théâtre déambulatoire patrimonial, un agencement entre thé et jazz, deux différentes séries de concerts extérieurs, un festival inédit dans la Petite Nation, la nouvelle production au Théâtre de l’Île, les dernières semaines d’une exposition importante d’un grand peintre québécois, et une activité familiale avec du flair.
Voici les activités culturelles incontournables pour le mois d’août en Outaouais :
Le dimanche 6 août : Les beaux dimanches au Musée de l’Auberge Symmes
Quelle meilleure façon d’apprécier les jardins de l’Auberge Symmes qu’en sirotant un thé et mangeant un scone aux sons d’une douce musique d’ambiance ? Profitez de la dernière séance des beaux dimanches au Musée de l’Auberge Symmes avec un trio de jazz composé de : Ronald Ferguson à la trompette, Thomas McMahon au Chapman Stick et Félix Rouleau-Simard aux percussions. Les places sont très limitées, mais vous pouvez aussi participer gratuitement en apportant vos propres chaises et couvertures et en vous achetant un breuvage sur place, jusqu’à épuisement des stocks. Bonifiez votre sortie d’une visite des expositions du musée ou d’une expérience de leur toute nouvelle chambre d’évasion intitulée Le bureau de Charles Symmes.
Les jeudis à la Place Laval : Concerts gratuits en plein air
Si vous n’avez pas encore fait l’expérience de la Place Laval, on espère que l’offre diversifiée des concerts du mois d’août vous convaincra d’aller passer un jeudi soir au centre-ville. Chaque semaine, la Ville de Gatineau, en collaboration avec L’Ambassade Culturelle et Le Pressoir, vous propose un concert jumelant des artistes locaux et d’ailleurs, et ce, pour tous les goûts. Ce mois-ci, on retrouve notamment un agencement de feu avec le duo rock’n’roll aux teintes psychédéliques Les Deuxluxes et notre troubadour franco-ontarien adoré Mehdi Cayenne le 3 août, un doublé de la chanson francophone avec étoile montante Céleste Lévis et bête de scène Daniel Boucher le 17 août, ainsi qu’une incursion dans le monde de la musique africaine avec le burkinabè Mamadou Diabaté et le sénégalais Elage Mbaye le 31 août. Si vous comptez casser la croûte dans le Vieux-Hull avant les spectacles, prévoyez le coup, car les terrasses se remplissent vite !
Du 11 au 13 août : Festival de la fibre Twist à Saint-André-Avellin
Le plus important rassemblement des amateurs de la fibre textile au Canada c’est ici en Outaouais que ça se passe ! Pour une onzième année, amateurs et professionnels de la fibre se réuniront au Complexe Whissell de Saint-André-Avellin pour trois jours d’ateliers, d’activités et de démonstrations. À l’horaire, on retrouve des conférences sur la durabilité dans le milieu du textile, un enregistrement en direct du balado Threads of Sustainability, une soirée de création collective en plus du grand marché textile réunissant plus d’une centaine d’exposants. Une occasion pour découvrir la charmante municipalité de Saint-André-Avellin dans la Petite Nation.
Jusqu’au 15 août : Les 5 à 7 Espace T sur la terrasse de la salle Odyssée
Le concept de la série Espace T est simple, mais tellement intrigant : achetez un billet pour un concert en formule 5 à 7 sans connaître l’artiste qui sera sur scène. La salle Odyssée mise sur la qualité de l’expérience pour vous garantir une soirée festive sur leur très belle terrasse extérieure. Avec seulement 100 billets par soirée, le concept affiche constamment complet, donc il faut faire vite ! Les billets sont mis en vente une semaine d’avance, et l’identité de l’artiste n’est annoncée que le jour même, mais pour seulement 20 $ vous avez droit à un concert de haut calibre, un repas d’un camion-cuisine local et deux consommations. Une vraie aubaine ! Jusqu’à présent, la salle Odyssée a présenté des spectacles par l’artiste country gatinois Martin Duford, les chanteurs-compositeurs-interprètes Tristan Guay et Fuso, le poète/chanteur soul Yao, ainsi que le duo country Sugar Crush. Qui seront les derniers artistes à monter sur scène ?
Du 19 août au 3 septembre : Rumeurs dans le Quartier-du-Musée du Théâtre Dérives Urbaines
C’est votre dernière chance de faire l’expérience de théâtre déambulatoire Rumeurs dans le Quartier-du-Musée. Combinant patrimoine, histoire et humour, les productions du Théâtre Dérives Urbaines sont toujours pertinentes et divertissantes, et Rumeurs dans le Quartier-du-Musée ne fait pas exception. La pièce raconte l’histoire des gens qui habitent ce petit secteur du Vieux-Hull, récemment cité patrimonial, qui attendent l’arrivée présumée du premier ministre Maurice Duplessis. Présentée pour la première fois en 2020 dans un effort de valorisation du patrimoine du quartier, la pièce est de retour pour une dernière fois, le temps de huit représentations. Celles-ci seront suivies d’une visite guidée optionnelle dans les rues du quartier en compagnie de Michel Prévost, président de la Société d’histoire de l’Outaouais.
Les 20 et 26 août : L’heure du conte avec une drag queen de la Maison des arts littéraires
Dans le cadre de la Semaine de la fierté dans la Capitale, c’est le retour de L’heure du conte avec une drag queen de la Maison des arts littéraires. Sortez vos paillettes pour cette activité familiale animée par LaDorris, flamboyante icône de la scène drag québécoise. Lisant une sélection d’histoires encourageant l’ouverture et l’inclusion, LaDorris animera deux sessions par jour pour une activité qui plaira autant aux touts petits qu’aux ainés. Vous pourrez la trouver à la bibliothèque Guy-Sanche dans le secteur Gatineau le dimanche 20 août et à la bibliothèque Donalda-Charron dans le Plateau le samedi 26 août.
Jusqu’au 20 août : Empreintes, une exposition de Jean Paul Riopelle à la Galerie Montcalm
Des deux côtés de l’Atlantique nous célébrons le centenaire de Riopelle en grande pompe : expositions, concerts, spectacles pyrotechniques, expériences gastronomiques, et ça, ce n’est que la programmation ici à Gatineau ! Quoique la plupart des activités en Outaouais soient déjà passées, l’exposition Empreintes à la Galerie Montcalm se poursuit encore quelques semaines. Celui qui aurait célébré ses 100 ans le 7 octobre prochain est connu principalement pour ses peintures, ou « sculptures à l’huile » comme il disait, mais il était également un graveur chevronné et l’exposition de la Galerie Montcalm se penche explicitement sur cette pratique. Comportant plus d’une cinquantaine d’estampes originales, réalisées entre 1967 et 1990, vous pourrez tirer profit de l’expertise de l’artiste et commissaire Michel V. Cheff, ancien directeur du Musée des beaux-arts du Canada, lors des dernières visites guidées gratuites qui auront lieu les 10 et 20 août prochains.
Jusqu’au 27 août : La pièce J’ai mon voyage au Théâtre de l’Île
Qu’arrive-t-il quand une « reine du chrono » doit se confronter à l’inattendu ? C’est la question au centre de la pièce J’ai mon voyage, à partir d’un texte de Bruno Marquis avec la collaboration de Marylise Tremblay, que l’on connaît des pièces Parents à vie et Gym Tonic. Avec une mise en scène de Mathieu Charette, on retrouve le couple formé de Lisette et Jacques en préparatifs d’un voyage d’amoureux dans les maritimes. Du moins, c’est ce que Lisette espérait jusqu’à ce que Jacques la surprenne avec l’addition de son frère et de sa belle-sœur. Lisette saura-t-elle faire face à l’imprévu ? Une comédie à thématique parfaite pour la saison estivale.
Bonne aventure culturelle ! Partagez vos expériences en identifiant Tout culture dans vos publications sur les réseaux sociaux. Vous pouvez nous trouver sur Facebook et Instagram.
par Le Pressoir
Étoile montante de la scène musicale québécoise, l’auteure-compositrice-interprète gatinoise Sofia Duhaime ne cesse de cumuler les bonnes nouvelles ces derniers temps. D’abord, elle signe avec la maison de disques montréalaise La Maison Mère aux côtés d’artistes tels que Sarahmée et Léonie Gray, propulsant sa carrière déjà bien entamée malgré ses 20 ans. Et, suite à sa nomination comme nouvelle artiste de l’année au Prix de la Musique de la Capitale 2023, elle annonce être demi-finaliste au Grand Concours Hydro-Québec du Festival international de la chanson de Granby, où elle affrontera 23 autres artistes de la relève au mois d’août prochain. Finalement, elle ouvrira le bal le vendredi 23 juin prochain lors de la Fête nationale du Québec à Gatineau accompagnée sur scène par Ariane Roy, récemment consacrée Révélation de l’année à l’ADISQ 2022, et icône de la chanson québécoise, Paul Piché.
Tout ceci arrive après une année déjà chargée, marquée par la sortie de son premier EP, intitulé L’enfant, paru en octobre dernier, ainsi qu’une prestation à la 29e édition du concours Ma première Place des Arts à Montréal. Partageant son temps entre Montréal, où elle poursuit des études en cinéma à l’Université Concordia, et sa ville natale Gatineau, l’artiste maintient la cadence avec l’aisance d’une professionnelle aiguisée tout en maintenant une humilité et candeur rafraîchissante. Nous nous sommes entretenus avec elle afin de discuter de l’importance de sa région natale, l’impact de ses études en cinéma sur sa création musicale, et comment l’écosystème artistique et musical de l’Outaouais peut continuer à évoluer.
Quelle est l’importance de l’Outaouais dans ton processus créatif ?
Grandir à Gatineau a vraiment influencé la direction de ma musique. Être entourée d’éléments naturels comme la rivière des Outaouais et le parc de la Gatineau m’a beaucoup inspirée puisque j’y ai passé beaucoup de temps, surtout quand j’avais besoin d’une pause ou de me déconnecter du stress du vrai monde. On peut entendre des petites références dans ma musique, comme « Nature’s Daughter », qui m’a été inspirée [sic] en me baignant dans la rivière à Wakefield. Aussi, cette région est très bilingue, alors les personnes et les thèmes qui m’inspirent se présentent en français et en anglais. Être aussi proche d’Ottawa, ça veut aussi dire avoir des publics anglophones, et j’ai toujours trouvé que j’étais super bien bien reçue autant au Québec qu’en Ontario.
Tes textes sont parfois en français, parfois en anglais, comment décider quelle langue choisir ?
La langue d’écriture, ça c’est pas mon choix! Malgré le fait que je suis fière de me présenter comme une artiste francophone, l’inspiration c’est vraiment quelque chose d’incontrôlable et donc des fois les chansons me viennent en anglais. Mon anglais s’est beaucoup amélioré, et vivre avec deux langues, ça se traduit avec des chansons en deux langues! Je crois que ça a vraiment enrichi mon écriture, parce que je peux m’inspirer d’une grande variété d’artistes. Donc bref, je fais jamais le choix explicitement, mais quand une langue se présente, je l’accepte à bras ouverts. J’ai jamais écrit de chansons bilingues, mais je n’y suis pas fermée!
Comment est-ce que tes études en cinéma ont eu un impact sur ta création musicale ?
J’ai toujours touché à plusieurs sphères de l’art, souvent en même temps. Pour moi, la musique et la vidéo font un très beau duo. Quand j’écris une chanson, j’ai souvent un narratif qui m’apparaît en image, et donc j’ai déjà des idées de vidéoclips ou de photos. Étudier en cinéma et être exposée à tellement d’histoires, d’émotions et de visuels intéressants, ça m’inspire plus tard quand j’écris. Je les vois comme un tout, deux médiums qui peuvent raconter une histoire et j’aimerais beaucoup créer des clips qui supporteront et complèteront les histoires que je raconte.
Est-ce que c’est significatif pour toi de jouer au spectacle de la Fête nationale à Gatineau et quels sont tes meilleurs souvenirs de la Fête nationale ?
Oui!!! C’est un immense honneur et une magnifique opportunité de pouvoir jouer dans ma ville pour un événement aussi important. J’y ai pas vraiment cru quand j’ai reçu la demande de jouer avant Ariane Roy et Paul Piché, deux artistes que j’admire beaucoup. En tant que spectatrice, j’ai toujours adoré aller voir les shows de la St-Jean. L’atmosphère est toujours fébrile! Je me souviens d’avoir joué sur une petite scène à Aylmer pour la St-Jean il y a 5 ans déjà; Sofia de secondaire 4 capoterait si je lui disais où on est rendue. C’est une super reconnaissance de ma région et j’ai hâte de représenter la francophonie et les artistes québécois.
Comment décrirais-tu l’expérience d’être demi-finaliste Grand Concours Hydro-Québec du Festival international de la chanson de Granby ?
Je suis absolument choyée de faire le FICG cette année. J’avais auditionnée pour une première fois l’année passée sans succès. J’avais reçu des supers commentaires! Depuis, j’ai fait des dizaines de shows, j’ai lancé un EP et j’ai beaucoup gagné en confiance et en expérience. J’ai donc été heureuse (et un peu surprise quand même) quand j’ai reçu la bonne nouvelle. C’était comme une confirmation que tous mes efforts en ont valu la peine! On a passé une magnifique première semaine à Granby afin de tous se rencontrer entre les demi-finalistes et c’était génial! Tout le monde est talentueux, généreux et sympathique. J’ai hâte d’avoir la chance de partager ça avec eux, de recevoir pleins de formations sur le métier et, évidemment, de performer sur la belle scène du Palace de Granby en compagnie de musiciens et d’un directeur musical incroyables.
Quels sont les avantages de pouvoir partager ton temps entre Montréal et l’Outaouais ?
Cette dernière année a été assez mouvementée entre Montréal et Gatineau, mais je ne pourrais pas demander mieux. La grande ville m’a offert pleins d’amis en musique, mais aussi des opportunités qui s’offrent seulement quand on est au cœur de l’action. Par contre, je suis super souvent à Gatineau pour ma famille, mes amis, et la communauté artistique qui est toujours là pour moi. À Gatineau, je performe à des endroits auxquels je suis vraiment attachée et où j’ai vu mes propres idoles performer. Ce mélange entre la ville et la maison m’aide beaucoup à rester motivée. Je découvre la complexité de l’industrie tout en sachant que chez moi, je suis toujours la bienvenue.
Comment décrirais-tu l’impact d’avoir signé avec La Maison Mère sur le développement de ta carrière ?
Je suis vraiment (trop) excitée pour ce qu’on prépare avec La Maison Mère. Je ne voyais pas ça dans mes plans rapprochés, être signée avec une maison de disques! Mais leurs conseils et leur expérience ont vraiment connecté avec mes buts. Je n’ai plus besoin de faire d’essai-erreur et d’espérer deviner la bonne réponse. Aussi, organiser mes emails, booker des spectacles et gérer la bureaucratie de la vie d’artiste a commencé à limiter le temps que je passais à écrire, à composer et à faire ce que j’aimais. Avec leur support, je peux maintenant me concentrer là-dessus et me rapprocher de mes prochains buts. Je prévois un premier album, des spectacles et pleins d’autres projets excitants que je n’aurais pas pu faire aussi bien, ou aussi rapidement sans cette équipe !
Que crois-tu qu’il manque à l’écosystème musical en Outaouais et comment penses-tu qu’on pourrait l’améliorer ?
L’Outaouais est une région pleine de support et d’espoir en la relève. Ça, je l’ai compris bien rapidement avec des événements comme Secondaire et Cégeps en Spectacle ! Je me suis toujours sentie très encouragée, mais je crois que la scène de l’Outaouais pourrait s’agrandir encore plus ! J’ai vu plusieurs initiatives cette année que j’ai adorées comme les festivals sur la rue principale d’Aylmer et dans le Vieux-Hull, et je crois qu’on devrait suivre ce mouvement. Du public et des artistes, il y en a en Outaouais ! Je crois qu’il faut simplement investir dans notre communauté, se rassembler, encourager les artistes et les rémunérer justement afin qu’ils ne ressentent pas le besoin d’aller chercher plus loin.
À quoi le public peut-il s’attendre de toi lors du spectacle de la Fête nationale du Québec à Gatineau ?
J’ai super hâte de performer vendredi ! Je présente que mes chansons en français, certaines qui sont sorties et plusieurs petites nouvelles ! Je vais bien sûr m’accompagner de la guitare et de ma très chère autoharpe pour créer une ambiance chaleureuse et rassembleuse. J’ai peut-être même planifié de rendre hommage à l’un de nos artistes québécois préférés !
Sofia Duhaime sera en spectacle lors de la grande célébration gratuite de la Fête nationale du Québec à Gatineau le vendredi 23 juin au centre-ville sur la rue Laval avec Paul Piché et Ariane Roy. Découvrez tous les détails dans notre calendrier d’événements.