par Le Pressoir
Étoile montante de la scène musicale québécoise, l’auteure-compositrice-interprète gatinoise Sofia Duhaime ne cesse de cumuler les bonnes nouvelles ces derniers temps. D’abord, elle signe avec la maison de disques montréalaise La Maison Mère aux côtés d’artistes tels que Sarahmée et Léonie Gray, propulsant sa carrière déjà bien entamée malgré ses 20 ans. Et, suite à sa nomination comme nouvelle artiste de l’année au Prix de la Musique de la Capitale 2023, elle annonce être demi-finaliste au Grand Concours Hydro-Québec du Festival international de la chanson de Granby, où elle affrontera 23 autres artistes de la relève au mois d’août prochain. Finalement, elle ouvrira le bal le vendredi 23 juin prochain lors de la Fête nationale du Québec à Gatineau accompagnée sur scène par Ariane Roy, récemment consacrée Révélation de l’année à l’ADISQ 2022, et icône de la chanson québécoise, Paul Piché.
Tout ceci arrive après une année déjà chargée, marquée par la sortie de son premier EP, intitulé L’enfant, paru en octobre dernier, ainsi qu’une prestation à la 29e édition du concours Ma première Place des Arts à Montréal. Partageant son temps entre Montréal, où elle poursuit des études en cinéma à l’Université Concordia, et sa ville natale Gatineau, l’artiste maintient la cadence avec l’aisance d’une professionnelle aiguisée tout en maintenant une humilité et candeur rafraîchissante. Nous nous sommes entretenus avec elle afin de discuter de l’importance de sa région natale, l’impact de ses études en cinéma sur sa création musicale, et comment l’écosystème artistique et musical de l’Outaouais peut continuer à évoluer.
Quelle est l’importance de l’Outaouais dans ton processus créatif ?
Grandir à Gatineau a vraiment influencé la direction de ma musique. Être entourée d’éléments naturels comme la rivière des Outaouais et le parc de la Gatineau m’a beaucoup inspirée puisque j’y ai passé beaucoup de temps, surtout quand j’avais besoin d’une pause ou de me déconnecter du stress du vrai monde. On peut entendre des petites références dans ma musique, comme « Nature’s Daughter », qui m’a été inspirée [sic] en me baignant dans la rivière à Wakefield. Aussi, cette région est très bilingue, alors les personnes et les thèmes qui m’inspirent se présentent en français et en anglais. Être aussi proche d’Ottawa, ça veut aussi dire avoir des publics anglophones, et j’ai toujours trouvé que j’étais super bien bien reçue autant au Québec qu’en Ontario.
Tes textes sont parfois en français, parfois en anglais, comment décider quelle langue choisir ?
La langue d’écriture, ça c’est pas mon choix! Malgré le fait que je suis fière de me présenter comme une artiste francophone, l’inspiration c’est vraiment quelque chose d’incontrôlable et donc des fois les chansons me viennent en anglais. Mon anglais s’est beaucoup amélioré, et vivre avec deux langues, ça se traduit avec des chansons en deux langues! Je crois que ça a vraiment enrichi mon écriture, parce que je peux m’inspirer d’une grande variété d’artistes. Donc bref, je fais jamais le choix explicitement, mais quand une langue se présente, je l’accepte à bras ouverts. J’ai jamais écrit de chansons bilingues, mais je n’y suis pas fermée!
Comment est-ce que tes études en cinéma ont eu un impact sur ta création musicale ?
J’ai toujours touché à plusieurs sphères de l’art, souvent en même temps. Pour moi, la musique et la vidéo font un très beau duo. Quand j’écris une chanson, j’ai souvent un narratif qui m’apparaît en image, et donc j’ai déjà des idées de vidéoclips ou de photos. Étudier en cinéma et être exposée à tellement d’histoires, d’émotions et de visuels intéressants, ça m’inspire plus tard quand j’écris. Je les vois comme un tout, deux médiums qui peuvent raconter une histoire et j’aimerais beaucoup créer des clips qui supporteront et complèteront les histoires que je raconte.
Est-ce que c’est significatif pour toi de jouer au spectacle de la Fête nationale à Gatineau et quels sont tes meilleurs souvenirs de la Fête nationale ?
Oui!!! C’est un immense honneur et une magnifique opportunité de pouvoir jouer dans ma ville pour un événement aussi important. J’y ai pas vraiment cru quand j’ai reçu la demande de jouer avant Ariane Roy et Paul Piché, deux artistes que j’admire beaucoup. En tant que spectatrice, j’ai toujours adoré aller voir les shows de la St-Jean. L’atmosphère est toujours fébrile! Je me souviens d’avoir joué sur une petite scène à Aylmer pour la St-Jean il y a 5 ans déjà; Sofia de secondaire 4 capoterait si je lui disais où on est rendue. C’est une super reconnaissance de ma région et j’ai hâte de représenter la francophonie et les artistes québécois.
Comment décrirais-tu l’expérience d’être demi-finaliste Grand Concours Hydro-Québec du Festival international de la chanson de Granby ?
Je suis absolument choyée de faire le FICG cette année. J’avais auditionnée pour une première fois l’année passée sans succès. J’avais reçu des supers commentaires! Depuis, j’ai fait des dizaines de shows, j’ai lancé un EP et j’ai beaucoup gagné en confiance et en expérience. J’ai donc été heureuse (et un peu surprise quand même) quand j’ai reçu la bonne nouvelle. C’était comme une confirmation que tous mes efforts en ont valu la peine! On a passé une magnifique première semaine à Granby afin de tous se rencontrer entre les demi-finalistes et c’était génial! Tout le monde est talentueux, généreux et sympathique. J’ai hâte d’avoir la chance de partager ça avec eux, de recevoir pleins de formations sur le métier et, évidemment, de performer sur la belle scène du Palace de Granby en compagnie de musiciens et d’un directeur musical incroyables.
Quels sont les avantages de pouvoir partager ton temps entre Montréal et l’Outaouais ?
Cette dernière année a été assez mouvementée entre Montréal et Gatineau, mais je ne pourrais pas demander mieux. La grande ville m’a offert pleins d’amis en musique, mais aussi des opportunités qui s’offrent seulement quand on est au cœur de l’action. Par contre, je suis super souvent à Gatineau pour ma famille, mes amis, et la communauté artistique qui est toujours là pour moi. À Gatineau, je performe à des endroits auxquels je suis vraiment attachée et où j’ai vu mes propres idoles performer. Ce mélange entre la ville et la maison m’aide beaucoup à rester motivée. Je découvre la complexité de l’industrie tout en sachant que chez moi, je suis toujours la bienvenue.
Comment décrirais-tu l’impact d’avoir signé avec La Maison Mère sur le développement de ta carrière ?
Je suis vraiment (trop) excitée pour ce qu’on prépare avec La Maison Mère. Je ne voyais pas ça dans mes plans rapprochés, être signée avec une maison de disques! Mais leurs conseils et leur expérience ont vraiment connecté avec mes buts. Je n’ai plus besoin de faire d’essai-erreur et d’espérer deviner la bonne réponse. Aussi, organiser mes emails, booker des spectacles et gérer la bureaucratie de la vie d’artiste a commencé à limiter le temps que je passais à écrire, à composer et à faire ce que j’aimais. Avec leur support, je peux maintenant me concentrer là-dessus et me rapprocher de mes prochains buts. Je prévois un premier album, des spectacles et pleins d’autres projets excitants que je n’aurais pas pu faire aussi bien, ou aussi rapidement sans cette équipe !
Que crois-tu qu’il manque à l’écosystème musical en Outaouais et comment penses-tu qu’on pourrait l’améliorer ?
L’Outaouais est une région pleine de support et d’espoir en la relève. Ça, je l’ai compris bien rapidement avec des événements comme Secondaire et Cégeps en Spectacle ! Je me suis toujours sentie très encouragée, mais je crois que la scène de l’Outaouais pourrait s’agrandir encore plus ! J’ai vu plusieurs initiatives cette année que j’ai adorées comme les festivals sur la rue principale d’Aylmer et dans le Vieux-Hull, et je crois qu’on devrait suivre ce mouvement. Du public et des artistes, il y en a en Outaouais ! Je crois qu’il faut simplement investir dans notre communauté, se rassembler, encourager les artistes et les rémunérer justement afin qu’ils ne ressentent pas le besoin d’aller chercher plus loin.
À quoi le public peut-il s’attendre de toi lors du spectacle de la Fête nationale du Québec à Gatineau ?
J’ai super hâte de performer vendredi ! Je présente que mes chansons en français, certaines qui sont sorties et plusieurs petites nouvelles ! Je vais bien sûr m’accompagner de la guitare et de ma très chère autoharpe pour créer une ambiance chaleureuse et rassembleuse. J’ai peut-être même planifié de rendre hommage à l’un de nos artistes québécois préférés !
Sofia Duhaime sera en spectacle lors de la grande célébration gratuite de la Fête nationale du Québec à Gatineau le vendredi 23 juin au centre-ville sur la rue Laval avec Paul Piché et Ariane Roy. Découvrez tous les détails dans notre calendrier d’événements.