Vernissage : 𝑀𝑖𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡/𝐿'𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́ de Geneviève Chevalier

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Type d’audience
Langue Français
Mode d'assistance Événement en présentiel

Du 22 novembre 2023 au 20 janvier 2024

Vernissage le 22 novembre à 17 h

Artiste : Geneviève Chevalier

Commissaire : Marie-Hélène Leblanc

Cette exposition est produite dans le cadre du Partenariat 𝐷𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑢𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑙𝑙𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑢𝑠𝑒́𝑒𝑠 𝑑’𝑎𝑟𝑡 du Groupe de recherche et de réflexion CIÉCO ainsi qu'avec l’appui de l’Équipe Art et musée.

𝐿𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑛𝑎𝑣𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝒎𝒊𝒓𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝑑𝑒́𝑠𝑖𝑔𝑛𝑒 𝑙’𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑜𝑝𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑒́𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑖 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑖̂𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑡𝑠 𝑒́𝑙𝑜𝑖𝑔𝑛𝑒́𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑎𝑙𝑙𝑜𝑛𝑔𝑒́𝑠 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢’𝑖𝑙𝑠 𝑛𝑒 𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑡.

La troisième et dernière itération du projet 𝑀𝑖𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡/𝑇𝑜𝑤𝑒𝑟𝑖𝑛𝑔, présentée à la Galerie UQO, a pour titre 𝐿’𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́ et résulte d’une recherche menée par Geneviève Chevalier sur la côte sud de l’Angleterre ainsi qu’à Londres, à l’été 2022, dans le cadre d’une résidence au studio ACME. Le projet s’applique à établir un rapprochement conceptuel et formel entre certains phénomènes d’érosion géologique et économique qui, bien que distincts par nature, sont intimement liés.

𝐿’𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́ effectue une sorte de retour en miroir sur la proposition formulée dans l’œuvre 𝐿𝑎 𝑚𝑒́𝑛𝑎𝑔𝑒𝑟𝑖𝑒 (2021) et s’applique, par la vidéo, la photographie et le texte, à confronter le phénomène d’érosion que subit la côte jurassique avec celui de l’instabilité économique, deux contingences reposant sur une fausse prémisse : la notion des ressources illimitées mises à notre disposition. À travers les œuvres présentées dans l’exposition, l’artiste propose une mise en relation (et par extension, une confrontation) entre deux espaces qui partagent une instabilité.

L’artiste dévoile notamment la côte jurassique, une zone côtière du sud de l’Angleterre, constituée de couches d’argile et de calcaire disposées en alternance, aussi appelées 𝐵𝑙𝑢𝑒 𝐿𝑖𝑎𝑠, à Lyme Regis, dans le Dorset et de falaises de craie à Seaton (Beer Head), dans le Devon. Riches en fossiles, ces falaises ont connu au cours de leur histoire divers épisodes d’érosion importante, et sont désormais, avec la montée des eaux et la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes, en proie à une instabilité grandissante. Le cas de Canary Wharf est aussi convoqué dans certaines œuvres. Construit par le financier canadien Paul Reichmann sous le gouvernement Thatcher à la fin des années 1980 sur l’ancien site des quais de la West India Company (une entreprise de l’ère coloniale impliquée dans le commerce triangulaire), Canary Wharf est une véritable cité dans la cité. Ce noyau de la finance internationale est examiné à travers le motif de son architecture de métal et de verre, et la liste exhaustive des locataires du domaine Canary Wharf Group (coté en bourse depuis 1999) – des voisins parmi lesquels on compte les sièges sociaux de grandes banques et fonds d’investissement.

Au croisement de ces deux lieux en déséquilibre, certaines espèces jugées exotiques semblent également être les témoins d’un monde en effritement. Elles apparaissent par l’entremise d’une dynamique de prolifération, ou encore, elles font un retour en tant que plante ornementale. Des espèces de végétaux dont la présence silencieuse et la silhouette caractéristique se font aussi remarquer dans 𝐿’𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́.

Geneviève Chevalier est artiste en arts visuels et médiatiques, commissaire indépendante et professeure à l’École d’art de l’Université Laval. Elle a réalisé un stage postdoctoral (FRQSC 2014-2016) en muséologie sur la question des interventions d’artistes dans les collections muséales dans le cadre du groupe de recherche Collections et impératif événementiel (CIÉ/CO). Chevalier a contribué aux ouvrages collectifs 𝑅𝑒́𝑖𝑛𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑙𝑙𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛. 𝐿’𝑎𝑟𝑡 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑚𝑢𝑠𝑒́𝑒 𝑎𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑙’𝑒́𝑣𝑒́𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙 (2023, PUQ) et 𝐿𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑒𝑡 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑙’𝑎𝑟𝑡 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡. 𝑃𝑒𝑟𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒𝑟 𝑙’𝑖𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 (2023, Presses du réel). Une monographie de son travail a été publiée en 2023, coéditée par Dazibao, la Galerie d’art Foreman et la Galerie UQO.

Son travail artistique prend la forme de projections vidéographiques et filmiques ainsi que de séries photographiques, lui permettant d’aborder l’enjeu de la perte de biodiversité à l’ère de la crise climatique par l’histoire naturelle (FRQSC 2020-2023). L’artiste interroge la conception du monde vivant héritée de la modernité : un monde vivant décontextualisé, simplifié et exploitable. En 2024, Chevalier sera artiste en résidence aux Jardins de Métis dans le cadre du projet 𝐹𝑎𝑢𝑥-𝑝𝑙𝑖𝑠 (FRQ).